Femme à la mobylette de Jean-Luc Seigle

Femme à la mobylette

“Femme à la mobylette” est un roman paru en 2017 chez Flammarion.

Le résumé par l’éditeur :

Abandonnée par tous avec ses trois enfants, Reine n’arrive plus à faire face. Sa vie finit par ressembler à son jardin qui n’est plus qu’une décharge. Son horizon paraît se boucher chaque jour davantage, alors qu’elle porte en elle tant de richesses. Seul un miracle pourrait la sauver… Et il se présente sous la forme d’une mobylette bleue. Cet engin des années 1960 lui apportera-t-il le bonheur qu’elle cherche dans tous les recoins de ce monde et, surtout, à quel prix ? Jean-Luc Seigle dresse le portrait saisissant d’une femme ordinaire au bord du gouffre. Ce faisant, c’est une partie de la France d’aujourd’hui qu’il dépeint, celle des laissés-pour-compte que la société en crise martyrise et oublie.

Mon avis :

Reine vit seule avec ses 3 enfants. Son mari l’a quittée. Elle a perdu son travail. Sa grand-mère qui l’a élevée, est décédée. Elle n’a pas de moyen de transport pour retrouver un travail ailleurs. Elle a perdu toute estime d’elle et s’est laissée grossir.

Reine est seule dans sa maison où elle passe beaucoup de temps à rêver, à penser à ses ancêtres, toutes des femmes à fort caractère. On devine qu’elle est “inadaptée” à la vie d’aujourd’hui. Elle s’occupe en réalisant ce qu’elle appelle ses “tissanderies”, des petits tableaux qu’elle créée et coud grâce à la vieille machine à coudre héritée de son arrière-grand-mère.

Un jour elle décide de ranger tout le bric-à-brac qui occupe son jardin, et elle découvre une mobylette. Cette mobylette lui permet de retrouver un travail, celui de thanatopractrice, et de rencontrer Jorgen, un routier hollandais, dont elle tombe amoureuse et avec lequel elle imagine pouvoir trouver un équilibre. Elle est heureuse, elle peut de nouveau s’occuper dignement de ses enfants Sacha, Igor et Sonia. Igor son 2e enfant est en quelque sorte, l’adulte de la famille. Il porte un regard affectueux, mais réaliste sur l’état de sa mère, probablement bipolaire.

Mais elle néglige la vie au quotidien, les injonctions de la justice. Le divorce est prononcé sans qu’elle soit présente, et elle perd la garde de ses enfants. Son mari a refait sa vie au pays basque, loin, très loin de chez elle. Elle décide d’aller voir ses enfants et traverse la France en mobylette. Arrivée chez son ex-mari, elle se cache dans un bosquet pour observer ses enfants. Son fils Igor l’aperçoit mais ne bouge pas. Elle a le coeur brisé. Elle repart dans le sens inverse pour retrouver Jorgen et tenter d’être heureuse sans ses enfants. Mais le sort s’acharne sur elle….

“Femme à la mobylette” est un livre qui m’a beaucoup émue. L’écriture est sensible, le personnage de Reine touchant et empathique. On aurait envie de l’aider pour qu’elle se remette sur de bons rails. Le petit Igor, qui a mûri trop vite, est également très touchant. Le regard de l’auteur est d’une grande pudeur sur les laissés pour compte de la société. J’avais tellement envie qu’ils s’en sortent !

Ma note : 4.5/5

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