“L’écrivain national” de Serge Joncour
Je poursuis la découverte de cet auteur qui me régale !
Le résumé par l’éditeur :
Le jour où il arrive en résidence d’écriture dans une petite ville du centre de la France, Serge découvre dans la gazette locale qu’un certain Commodore, vieux maraîcher à la retraite que tous disent richissime, a disparu sans laisser de traces. On soupçonne deux jeunes “néoruraux”, Aurélik et Dora, de l’avoir tué. Mais dans ce fait divers, ce qui fascine le plus l’écrivain, c’est une photo: celle de Dora dans le journal. Dès lors, sous le regard de plus en plus suspicieux des habitants de la ville, cet “écrivain national”, comme l’appelle malicieusement monsieur le Maire, va enquêter à sa manière, celle d’un auteur qui recueille les confidences et échafaude des romans, dans l’espoir de se rapprocher de la magnétique Dora.
Dans une atmosphère très chabrolienne, Serge Joncour déroule une histoire à haute tension: les quelques semaines de tranquillité que promettait ce séjour d’écriture se muent, lentement mais sûrement, en une inquiétante plongée dans nos peurs contemporaines.
Mon avis :
Tombée sous le charme de Serge Joncour avec “Chien-Loup” (ici) puis avec “Repose-toi sur moi” (ici), j’avoue n’avoir pas autant apprécié “l’écrivain national”. L’auteur qui y est décrit est un peu “too much” pour moi : trop irrationnel, trop en retard, trop impoli….. trop irréaliste et trop de clichés au fond ! J’ai eu du mal à avoir de l’empathie pour Serge, l’auteur accueilli chaleureusement, pour une résidence d’un mois, par un couple de libraires à Donzières, ville de 2000 habitants, loin de tout, au milieu des bois, n’ayant pas ou peu de réseau. Pour couronner le tout, un fait divers vient de se produire dont l’auteur va se passionner au lieu de gentiment faire le job qu’on attend de lui. Seul intérêt pour moi : le huis-clos qui s’en suit. C’est en effet très “chabrolien” et cela permet de passer un bon moment.
Pour moi, ce n’est pas le meilleur Serge Joncour, mais c’est très très bien écrit. J’adore la plume de cet auteur ! Il y a des petits passages, comme des sentences, dont je me suis délecté (voir plus bas).
Extraits :
Lire, c’est voir le monde par mille regards, c’est toucher dans son essentiel secret, c’est la réponse providentielle à ce grand défaut que l’on a tous de n’être que soi.
Le problème avec le passé, c’est de s’y voir plus beau qu’on ne l’a vraiment été.
Vivre, c’est accepter de perdre, quitte à en être gorgé de remords, quitte à regretter.
Ecrire, c’est se dénoncer.
Le tragique vient de ne pas anticiper l’inéluctable.
Sans doute qu’il y avait eu une manoeuvre des élus pour obtenir qu’un Intermarché s’implante ici et qu’il attire tous les chalands des communes environnantes, on sentait un arrière-goût lointain de féodalité.
Ma note : 4/5
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