S’adapter de Clara Dupont-Monod

Prix Fémina, Prix Goncourt des lycées 2021 – Le résumé par l’éditeur ici

J’ai lu S’adapter de Clara Dupont-Monod et il m’a émue incroyablement. Je me suis régalée de chaque mot, de chaque phrase, j’ai ralenti ma lecture pour en profiter plus longtemps.

L’auteure nous conte la façon dont la naissance d’un enfant « inadapté » bouleverse une famille. Elle utilise un procédé littéraire très original puisque l’histoire est racontée du point de vue de chaque membre de la fratrie, mais avec le regard extérieur des pierres de la maison où ils habitent dans les Cévennes. Ces dernières en sont, en quelque sorte, les témoins. Une pépite, une vraie merveille que je te conseille si tu ne l’as pas encore lue !

Plus qu’un résumé, complètement conquise par ce livre, je préfère te faire découvrir des extraits qui m’ont touchée :

Extraits

“Chaque adulte devrait se souvenir qu’il est redevable envers l’enfant qu’il fut”.

“C’était un langage des sens, de l’infime, une science du silence, quelque chose qu’on enseigne nulle part ailleurs. A enfant hors norme, savoir hors norme, pensait l’aîné. Cet être n’apprendrait jamais rien et, de fait, c’est lui qui apprenait aux autres”.

“Leur pays voulait du solide, du bon rouage. Il n’aimait pas les différents. Il n’avait rien prévu pour eux. Les écoles leur fermaient la porte, les transports n’étaient pas équipés, la voirie était un piège. Le pays ignorait que, pour certains, la volée de marches, le rebord et le trou valaient pour falaise, muraille et gouffre”.

“Le parcours était glacial, inhumain, jalonné d’acronymes, MDPH, ITEP, IME, IEM, CDAPH. Les interlocuteurs se montraient absurdement tatillons ou d’une odieuse nonchalance, cela dépendait.”

“Car avec le sort, les femmes se montrent rusées. Elles ont la sagesse de ne jamais défier. Elles s’inclinent mais, par-derrière, elles s’adaptent. Elles prévoient des sources de réconfort, organisent une résistance, ménagent leur énergie, déjouent les peines. Est-ce un hasard si mon frère aîné met l’endurance au-dessus de tout ? Faire avec et non faire contre.”

“Dira-t-on un jour l’agilité que développent ceux que la vie malmène, leur talent à trouver chaque fois un nouvel équilibre, dira-t-on les funambules que sont les éprouvés ?”

“Il a fallu sa mort pour qu’on se retrouve”. Alors l’aîné descend sa main et la presse contre son front, sourit malgré les larmes qui le gagnent à son tour, pose son menton sur sa tête et lui souffle doucement : “mais non, regarde. Même mort, il nous relie”.

J’espère t’avoir donné envie de lire ce livre magnifique, une de mes plus belles lectures.

Ma note : 5/5 coup de coeur !

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