Mes lectures des 2 derniers mois

Comme il faisait vraiment moche dehors, j’ai pu me consacrer à la lecture. Voici une sélection que je recommande.
Histoire de la violence d’Edouard Louis :

  • le résumé de l’éditeur :
    “J’ai rencontré Reda le soir de Noël 2012, alors que je rentrais chez moi après un repas avec des amis, vers quatre heures du matin. Il m’a abordé dans la rue et j’ai fini par lui proposer de monter dans mon studio. Ensuite, il m’a raconté l’histoire de son enfance et celle de l’arrivée de son père en France, son père qui avait fui l’Algérie. Vers six heures du matin, il a pris plusieurs de mes affaires, il a sorti un revolver et il a dit qu’il allait me tuer.
    Il m’a insulté, frappé, violé. Le lendemain les démarches médicales, policières et judiciaires ont commencé, qui, plus qu’elles ne réparent la violence, la prolongent et l’aggravent.” Ce livre retrace l’histoire de cette nuit et des jours suivants. Construit comme un huis clos, il tient son originalité de la puissance de son sujet, et de sa construction formelle. En effet, plus tard, Edouard se confie à sa soeur, qui décrit à son tour les faits à son mari.
    Edouard l’entend par une porte entrouverte. Les deux récits s’entremêlent dans une spectaculaire opposition de langages, offrant des points de vue différents sur ce qui s’est passé cette nuit-là, sur ce qui peut permettre de comprendre les dynamiques de l’agression et du traumatisme. Ils évoquent l’enfance d’Edouard, mais aussi celle de Reda et de son père, les effets de l’émigration, du racisme, de la misère.
    Et posent des questions sur les mécanismes judiciaires auxquels les victimes sont confrontées ou encore sur le rôle de l’amitié. Ce livre propose une histoire de la violence, de ses origines, ses raisons et ses causes.
  • mon avis : ***  j’avais bien aimé son premier roman “en finir avec Eddy Bellegueule”, roman qui m’avait touché et excessivement dérangée. Cette “histoire de la violence” ne m’a pas convaincue. J’ai trouvé l’histoire délayée. C’est en fait un retour sur son premier roman en plus narcissique, en plus méprisant pour ses proches (ce qui m’avait dérangée dans son 1er roman). L’écriture est belle, soignée, voire parfois “pompeuse” (de nombreuses insertions entre parenthèses troublent la lecture sans rien apporter, à mon avis). Je recommande malgré tout car c’est un auteur à suivre.

Les quatre saisons de l’été de Grégoire Delacourt
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  • le résumé de l’éditeur : Été 99, dont certains prétendent qu’il est le dernier avant la fin du monde.
    Sur les longues plages du Touquet, les enfants crient parce que la mer est froide, les mères somnolent au soleil. Et partout, dans les dunes, les bars, les digues, des histoires d’amour qui éclosent. Enivrent. Et griffent. Quatre couples, à l’âge des quatre saisons d’une vie, se rencontrent, se croisent et s’influencent sans le savoir.
    Ils ont 15, 35, 55 et 75 ans. Ils sont toutes nos histoires d’amour.
  • mon avis : ***    J’avais adoré  “la liste de mes envies”. Ce roman est charmant, distrayant, agréable…. ce n’est pas le roman de l’année, mais c’est bien écrit. Les 4 histoires se mêlent, les personnages sont attachants, mais il y a beaucoup de clichés, et du coup,  le déroulement des histoires parait peu crédible. Enfin, à ne pas écarter, c’est un bon roman pour les vacances.

Laetitia par Yvan Jablonka (Prix Médicis 2016)
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  • le résumé de l’éditeur : Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, Laëtitia Perrais a été enlevée à 50 mètres de chez elle, avant d’être poignardée et étranglée. Il a fallu des semaines pour retrouver son corps. Elle avait 18 ans.Ce fait divers s’est transformé en affaire d’État : Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a reproché aux juges de ne pas avoir assuré le suivi du ” présumé coupable “, précipitant 8 000 magistrats dans la rue.Ivan Jablonka a rencontré les proches de la jeune fille et les acteurs de l’enquête, avant d’assister au procès du meurtrier en 2015. Il a étudié le fait divers comme un objet d’histoire, et la vie de Laëtitia comme un fait social. Car, dès sa plus jeune enfance, Laëtitia a été maltraitée, accoutumée à vivre dans la peur, et ce parcours de violences éclaire à la fois sa fin tragique et notre société tout entière : un monde où les femmes se font harceler, frapper, violer, tuer.
  • mon avis :  ****     Ce n’est pas à proprement parler un roman, même s’il se lit comme un polar, mais un essai à partir d’une histoire réelle qui nous a tous touchés, tant elle était terrible. Ce livre a pour ambition de raconter l’histoire de Laetitia Perrais, en lui redonnant une “humanité” au-delà du fait divers dont elle a été la victime. Le traitement de ce fait divers est un exemple de sobriété, de justesse, d’émotions, de dignité. On y aborde des thèmes de société : les inégalités, l’action sociale, le manque de moyens de la justice…. A lire absolument. Une fois refermé, on a du mal à se détacher des protagonistes de l’histoire.

 
Je voyage seule de Samuel Bjork

  • le résumé de l’éditeur : La Norvège tout entière est sous le choc : un promeneur a découvert dans la forêt une petite fille assassinée, pendue à un arbre avec une corde à sauter et portant autour du cou un panonceau où figure la mention : Je voyage seule.
    Chargée de l’affaire, le commissaire Holger Munch décide de s’assurer l’aide de son ancienne collègue, Mia Krüger, douée d’une intuition imparable. Il part la chercher sur l’île de Hitra où elle vit recluse. Ce qu’il ignore au sujet de Mia c’est qu’elle s’y est retranchée pour se suicider. Or, quand elle regarde les photos de la fillette, elle remarque un détail qui avait jusque-là échappé à tout le monde et comprend qu’il y aura d’autres victimes…
  • mon avis : ****    un super-polar qu’on ne lâche pas !  L’intrigue est haletante, les personnages sont attachants, l’histoire est machiavélique même si j’ai trouvé le dénouement un peu “capillo-tracté”.

Majda en août de Samira Sedira

  • le résumé de l’éditeur : À 45 ans, Majda se réfugie chez ses vieux parents d’origine immigrée, après un séjour en hôpital psychiatrique. Fille aînée d’une fratrie de sept enfants, la seule à avoir fait des études universitaires, elle aurait dû pourtant s’élever dans l’échelle sociale. Durant le mois d’août, alors qu’elle reste confinée dans le petit appartement familial d’une cité du Var, on revisite avec elle les non-dits familiaux, notamment le drame vécu dans son adolescence.
  • mon avis : ** Je suis très partagée…. j’ai aimé l’écriture qui est très belle. L’histoire est racontée par un narrateur sans aucune trace d’émotion ce qui rend l’atmostphère du livre glaciale. Du fait de cette distance, on a du mal à s’attacher au personnage, même si son histoire est très touchante. Quant à la fin, pour moi, c’est un mystère. Je recommande malgré tout pour la description de la relation mère-fille.

 
 

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