Là où chantent les écrevisses de Delia Owens

“Là où chantent les écrevisses” de Délia Owens est une de mes lectures du mois d’octobre (ici). Un gros coup de cœur pour ce magnifique roman, superbement traduit par Marc Amfreville !

Le résumé par l’éditeur :

Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent.
A l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même…

Mon avis :

Kya est une toute petite fille lorsqu’elle se retrouve livrée à elle-même, dans sa cabane au fond du marais, à Barkley Cove en Caroline du Nord. Sa mère, puis ses frères et sœurs l’abandonnent à son père qui finit par disparaître à son tour. Elle doit donc se débrouiller seule pour vivre.

Elle fait la connaissance de Tate, un jeune garçon qui vient souvent pêcher dans le marais. Tate et Kya partagent une passion : la nature, et plus particulièrement celle qui les entourent dans le marais. L’auteur nous livre des descriptions absolument somptueuses des paysages, de la faune et  des oiseaux du marais. Le texte est extrêmement poétique.

Petit à petit, Kya accorde sa confiance à Tate, l’une des seules personnes qu’elle côtoie avec Jumping et Mabel, un couple de personnes noires qui remplacent en quelque sorte sa famille. Il lui apprend à lire. Mais lui aussi finit par partir pour aller faire des études de biologie à la ville. Trop de choses les séparent et il décide de ne pas donner suite à leur relation.

Kya est de nouveau seule. Elle souffre de sa solitude qui lui pèse énormément. Mais elle n’arrive pas à rejoindre le village, où elle sait qu’elle sera rejetée, de toutes façons. Elle fait la connaissance d’un autre garçon qui lui fait des promesses de mariage qu’il ne tiendra pas. Elle comprend qu’il se moque d’elle. Mais un crime survient dans la petite communauté de Barkley Cove. Kya est soupçonnée.

Le roman alterne entre l’histoire de « la fille des marais » depuis sa plus tendre enfance et le déroulement de l’enquête jusqu’au procès de Kya. C’est prenant, angoissant, on a peur pour elle, elle qui ne sait/ne veut pas se défendre. C’est un roman sur la solitude, l’isolement et la souffrance d’être laissée pour compte dans une société où même les enfants ne suscitent pas la pitié. On a une empathie incroyable pour Kya qui est tellement émouvante et sensible.

Kya aura finalement un destin exceptionnel et son amour pour la nature sera reconnu : elle deviendra un auteur de livres spécialisés dans la faune et la flore du marais.

Une image forte qui me restera en tête longtemps : Kya sur la plage bordant sa cabane, en train de nourrir les mouettes et les goëlans qui lui tournent autour et se posent sur elle. Une image très cinématographique… j’ai vraiment hâte de voir le film tiré du roman (en cours de tournage, il me semble).

Un pur moment de bonheur que je te conseille vivement !

Ma note :  5/5

Extraits :

Pourquoi celui qu’on a abandonné, celui qui saigne encore, devrait-il assumer la charge du pardon ?

Tu sais que je ne suis pas comme les autres. Je ne sais pas m’adapter aux gens. Je ne peux pas faire partie de ton monde.

Pendant des années, j’ai eu envie de briser la solitude. Je croyais vraiment que quelqu’un finirait par rester auprès de moi, qu’un jour j’aurais des amis et même une famille que je ferais partie d’un groupe. Mais personne n’est resté. Ni toi, ni aucun membre de ma famille. Aujourd’hui, j’ai fini par apprendre à l’accepter et à me protéger.

Tate se rappela la définition que donnait son père d’un homme : il savait pleurer sans honte, il pouvait lire de la poésie avec son cœur, l’opéra touchait son âme, et il savait faire ce qu’il fallait pour défendre une femme.

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