My absolute darling de Gabriel Tallent

My absolute darling de Gabriel Tallent est un roman paru aux éditions Gallmeister en 2018. Il est magnifiquement traduit par Laura Deranjinski (voir sa bio ici) . C’est rare que je mette en avant le traducteur, mais la qualité et la richesse de sa traduction sont à saluer.

Le résumé par l’éditeur :

À quatorze ans, Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un couteau pour seuls compagnons. Mais si le monde extérieur s’ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule, sous l’emprise d’un père charismatique et abusif. Jusqu’au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu’elle intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d’échapper à son père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie.

Mon avis :

J’avais lu beaucoup de critiques très différentes sur son sujet. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman. Plusieurs fois, j’ai eu la tentation d’abandonner (ce que je ne fais quasiment jamais). J’ai persévéré et bien m’en a pris ! Ce livre mérite d’être découvert. Il recèle des pépites : des descriptions magnifiques du cadre dans lequel le roman se situe, les réflexions intérieures de Turtle torturée et tiraillée par l’amour qu’elle porte à son père et sa conscience de ce qu’il lui fait subir, le rythme du roman, l’écriture magnifique…. Bref, j’ai été happée par ce roman fascinant.

Pourtant, quand on raconte l’histoire, c’est terrifiant ! Turtle-Croquette-Julia vit isolée avec son père, un type pervers, sadique, déjanté. Son quotidien n’est fait que de violence. Sa mère est partie pour une raison qu’on n’ignore. Peut-être est-elle morte… Son seul “soutien” vient de son grand-père paternel qui habite à proximité.

Martin, son père, est une sorte de survivaliste. Il se prépare au pire en faisant des provisions dans sa cave, et en “dressant” sa fille pour qu’elle sache se débrouiller seule. Son apprentissage passe par la maîtrise des armes de toutes sortes (elles sont omniprésentes dans le roman). Le dressage est dur, très dur pour Turtle qui n’a que 14 ans. Elle s’est repliée sur elle-même et communique très peu avec l’extérieur, d’autant qu’en plus de lui faire subir des maltraitances, Martin abuse de sa fille.

Elle est souvent tentée de fuir, mais à la fois l’amour qu’elle porte à son père et la perspective de la punition qu’il lui infligera, l’en dissuade. Pourtant une nuit elle part dans les bois. Elle rencontre deux garçons de son âge qui se sont perdus. Ce sera le début d’une sorte de prise de conscience qui la conduira à sa libération, même si celle-ci est douloureuse.

Son grand-père meurt dans des circonstances très traumatisantes. Son père fuit on ne sait où. Pendant ce temps, Turtle tente de se libérer de lui et commence à tisser des relations avec son entourage. Mais il revient, accompagné d’une petite fille de 10 ans, trouvée dans ses errances. Turtle retombe sous son emprise, car il lui fait subir un chantage affectif. Mais elle a grandi et s’est rendu compte de la monstruosité des relations qui l’unisse à ce père abusif.

C’est un roman qui dérange, qui m’a même empêché de dormir tant cette pauvre gamine m’a touchée (ces pauvres gamines, devrais-je dire…). Gabriel Tallent a parait-il mis huit ans à écrire My absolute Darling. Et c’est une vraie réussite !

Ma note : 5/5

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